Tania Franco Klein, Le monde entier est un théâtre, Tania Franco Klein en photographie les acteurs
Gabrielle Duplantier, territoires insaisissables et sfumato photographique
Desiree Dolron, photographe des lisières de l’identité
Le mouvement Fluxus et la photographie
Teresa Wilms Montt, un destin flamboyant et tragique
Lee Miller, aventurière, surréaliste et libre avant tout
Paolo Roversi, portraitiste intimiste des top models
Erwin Olaf : Maître de la Photographie Narrative et de la Mise en Scène
La Staged Photography, reconstruction du réel et sub-version
Gregory Crewdson, photographe de l’inquiétante étrangeté
La Nouvelle Vision, des années 20 & 30
Mina Loy, délicatesse et force à travers la photographie
Irving Penn, photographe de nus hors normes
Tina Modotti, transfuge de classe et photographe militante
Juergen Teller est-il vraiment un électron libre ?
Deborah Turbeville, une nouvelle esthétique de la mode
Sophy Rickett, Pissing Women, inversion et subversion
Saul Leiter, une photographie sensitive et picturale
Paul Cupido, photographe de l’impermanence
Les étranges gourmandises photographiques de Brooke DiDonato
Brooke DiDonato (née en 1990 dans l’Ohio, vit et travaille principalement à New-York) dans la filiation d’un Guy Bourdin et des surréalistes nous offre dans son travail ce qu’elle désigne elle-même comme « des gourmandises pour les yeux ». Il faut immédiatement préciser d’étranges gourmandises. Entre Guy Bourdin et les surréalistes la photographe américaine procède à des collages amenant à des collisions visuelles, des télescopages qui font émerger l’imaginaire, l’étrange et l’onirisme à partir de situations des plus banales. Elle emprunte à Guy Bourdin une réduction de moyen similaire, une certaine sensualité distanciée et matinée d’un aspect doucereux ; aux surréalistes elle reprend le collage et les « hasards objectifs ».
Le nu et les corps photographiques
Comment photographier les corps ?
Si on exclut la photographie de charme et érotique le nu en photographie se présente sous bien des aspects. On ne peut qu’en retenir quelques uns : héritier des arts plastiques quand il s’agit du pictorialisme; sous l’influence naturelle des grands mouvements esthétiques du 20° et 21° siècle; ou encore élément essentiel de certains courants de l’art moderne, tels que le Body Art, Fluxus, et bien entendu l’hyperréalisme.
Sara Punt photographier et sculpter les corps
Stéphane Lavoué photo et portraits narratifs
De l’Amazonie au territoire en passant par le portrait
Stéphane Lavoué (né en 1976, à Mulhouse, France) est un photographe portraitiste au parcours assez singulier. En effet, ingénieur de formation, il décide, après avoir exercé dans le négoce de bois en Amazonie et au Brésil, ce qui ne lui donnait pas pleinement satisfaction, de tout abandonner pour se dédier à la photographie. Au Brésil, il découvre fortuitement le travail de Sebastião Salgado sur des posters collés aux murs des favelas de Belém. Il décide alors de se consacrer à ce qu’il aime vraiment, la photographie. Muni d’un Leica M6 dès ses premiers émoluments engrangés pour se désennuyer, il capture son environnement d’alors dont il mesure la fragilité et la mise péril. En 2001, Stéphane Lavoué doit revenir en France pour des raisons familiales, il quitte, dans le même temps, son emploi d’ingénieur et suit une formation au Centre Iris pour la photographie de Mulhouse. Il travaille rapidement dans le domaine du reportage, notamment pour Libération.
Nicolas Floc’h les nouveaux paysages aquatiques
Nicolas Floc’h, un regard esthétique engagé
La passion de Nicolas Floc’h, ce qui le concerne intimement, c’est le rapport à l’eau, la mer, l’océan, il pratique en effet la plongée en apnée et bouteille depuis l’enfance. De cet attachement subjectif est né un souci plus général qui est de savoir comment rendre compte de ce qui est caché à la plupart de ses congénères, qui n’est pas même perçu comme un paysage par le commun des mortels mais plutôt tel un élément propice aux loisirs, à la production, à une contemplation en surface, terrestre. Une sorte de miroir du ciel, souvent apaisant, parfois menaçant. Le continent maritime est inconnu de presque tous sinon à travers les camé-ras de documentaires qui ne voient non pas le paysage sous-marin, mais une faune étrangère, un milieu extérieur à découvrir de manière fragmentaire. Le continent des eaux est comme un milieu barbare, un objet relégué au rang de milieu où les « bêtes » maritimes peuvent s’ébattre sous notre œil d’observateur d’un vivant dont nous ne sentons plus l’intime parenté. Nicolas Floc’h à travers sa passion toute personnelle veut donc documenter de manière critique et active, par le truchement notamment de l’histoire de l’art, un milieu qui ne nous est pas exogène, auquel nous appartenons également, qui interagit activement avec nous.
Grégoire Eloy, déambulations photographiques
Témoignage sensible
Ce qu’il y a de si intéressant et captivant chez Grégoire Eloy, c’est qu’il est avant tout un photographe documentaire, mais que voulant se déprendre de l’extériorité du témoignage photographique documentariste, le photographe français a évolué vers une démarche plus intimiste, un engagement personnel, émotionnel. Pour autant il n’adopte pas la posture de l’artiste enveloppant le réel de sa subjectivité, de son idiosyncrasie. L’implication affective, perceptuelle, mais également, en un certain sens, “politique” de Grégoire Eloy demeure néanmoins celle du témoignage quoiqu’à fleur de perception, sans infliger ou affliger celui qui regarde, c’est à dire l’autre témoin, d’un pathos ou d’une démarche conceptuelle colorant l’épiphanie visuelle qui, alors, se vide de son ingénuité.
Agnès Geoffray, photographe de l’intranquillité
Candida Höfer ou l’œil du Cyclope
Candida Höfer, de la distance aux détails
« C’est la vision du Cyclope, non celle de l’homme que donne la caméra » — Pierre Francastel, Peinture et Société.
Candida Höfer est une des chefs de file de la Photographie Objective allemande. Sa démarche se différencie des autres plasticiens photographes attachés à ce mouvement (Thomas Ruff, Thomas Struth, Andreas Gursky, Thomas Demand ou Axel Hütte) par une approche fidèle à la tradition photographique. Elle utilise, en effet, une chambre grand format argentique, en pose longue, sans adjonction d’éclairement autre que la lumière naturelle ou celle dont elle dispose sur le lieu. La technique utilisée ne suffit évidemment pas à rendre compte de l’originalité de son travail, ce point a néanmoins son importance en regard des artifices utilisés par les autres tenants de la Photographie Objective. La spécificité de l’appréhension du réel propre à Candida Höfer réside avant tout dans le paradoxe d’une saisie extrêmement méthodique et rigoureuse procurant à l’image rendue un aspect analytique et distanciée et, dans le même temps, une profusion étourdissante de détails, confinant souvent au baroque.
Philip-Lorca diCorcia, un photographe disruptif
Gilbert Garcin, jeune photographe retraité du dérisoire
Gilbert Garcin un jeune artiste photographe de 60 ans et plus
Gilbert Garcin, photographe reconnu des amateurs et assez populaire, quoique beaucoup en ignore le nom tout en reconnaissant ses images, s’est éteint, dans son sommeil, à l’âge de 91 ans, le 17 avril 2020, à Marseille.
© Gilbert Garcin. Le choix décisif.
Gilbert Garcin l’artiste autodidacte
Gilbert Garcin est une singularité dans le monde des arts visuels. Le photographe provençal était à la fois un jeune artiste et un homme âgé lorsqu’il s’engagea, par accident, dans la création photographique. En effet, alors qu’il pensait vouer sa retraite à la pêche et au repos après une carrière d’entrepreneur dans la vente de luminaires, il se lança, voulant occuper ses journées, dans l’apprentissage de la photographie.
Mathieu Douzenel, portraits de bunkers
Ursula Schulz-Dornburg photographe des périphéries
Peter Hujar portraits de l'underground new-yorkais
Jan Groover les formes et sensations du réel
Jan Groover un « nouveau réalisme » photographique
« Jan Groover voulait que toute la surface de la photo ait le même magnétisme et la même importance. » — Bruce Boice.
Jan Groover est une artiste plasticienne mais surtout une photographe singulière un peu oubliée de nos jours, elle a pourtant eu un impact puissant sur un grand nombre de photographes contemporains américains dont Gregory Crewdson* ou Philip Lorca DiCorcia qui ont été ses étudiants. L’oeuvre de Jan Groover est largement dominée par le formalisme et une forme d’abstraction photographiquequi n’excluent pas des aspects néo-classiques et narratifs proprement postmodernes.
Suzanne Jongmans, biographie
Michael Ackerman la photographie à fleur de peau
Sally Mann au musée du Jeu de Paume. A thousand crossings
Henry Wessel déambulations californiennes
Raphaël Dallaporta les vacillements de la photographie
Coco Capitan, busy living à la MEP
Alex Majoli, un photojournaliste baroque
Ren Hang, des signes de l'amour
Trine Søndergaard, photographier le silence
Ren Hang et Ryan McGinley, un soupçon de plagiat !
Catherine Balet, les images incertaines
Talia chetrit et l'ego-portrait
Dirk Braeckman le réel en échelle de gris
Polly Penrose autoportrait en accessoire
Baptiste Rabichon le geste et la photographie
Katrin Koenning photographie de la présence
Cindy Sherman The Picture Generation
Alex Prager le monde en technicolor
Vivian Maier entre ombres et miroirs
La photographie à la dérobée
“I’m a sort of spy.” — Vivian Maier. Le travail de Vivian Maier (originellement Mayer, modifié en Maier lors de la naturalisation de son père) a été découvert fortuitement par un jeune homme, John Maloof, féru de ventes aux enchères et travaillant sur un livre retraçant l’histoire de Chicago. En 2007 ce dernier acquiert, en vue d’enrichir sa documentation, pour la somme de 380 dollars, un lot de photographies par milliers de Vivian Maier. Tout d’abord peu intéressé par cette acquisition il l’a remise dans ses archives. Deux années plus tard, il revient sur ce lot, le numérise et réalise la qualité des photos qu’il a en sa possession. Il approche dès lors les acheteurs des autres lots et les récupère à moindre coût. Il se lance également dans une première recherche généalogique et biographique avec l’appui de Goldstein, un autre collectionneur. Un documentaire intitulé « Finding Vivian Maier » et plusieurs publications suivront révélant au public une œuvre remarquable, auréolée de mystère du fait de la personnalité atypique autant que secrète de Vivian Maier, gouvernante de métier et photographe d’exception. Depuis Vivian Maier est rentrée de plein pied dans le panthéon des photographes les plus remarquables de la Street Photography.
Guillaume Hebert paysages et Updated Landscape
Thomas Mailaender Ironie ou humour ?
Todd Hido, une photographie atmosphérique
Emmet Gowin, la photographie intimiste
Thomas Demand, de l'architecture des images
Sally Mann ou la vie dans les bois
Raoul Hausmann l'oeil de Dada
Pixy Liao, la voix des corps
Thomas Struth ou la photographie de la banalité
Thomas Struth, Habitus et chaos
Thomas Struth, (né en 1954), est un photographe allemand ancien élève de Gerhard Richter puis de Bernd et Hilla Becher.
Thomas Struth et l’Ecole de Düsseldorf
Le travail de Thomas Struth est très marqué par sa formation initiale. De Gerhard Richter il retient, dans la droite ligne du minimalisme et de l’art conceptuel, la volonté de se déprendre de toute subjectivité, en tentant de maintenir une approche analytique du sujet compris comme un objet formel du médium utilisé. Le référent est d’une certaine manière détaché du réel et absorbé et « digéré » par le « milieu » du moyen de représentation.
Albert Renger-Patzsch les Choses
Maisie Cousins un érotisme juste
Elina Brotherus Carpe Fucking Diem
Bettina Rheims Naked War
Elina Brotherus le geste et l'idée
Andreas Gursky le vertige du réel
Andres Serrano photographe et moraliste
Jeff Wall la photographie mise en scène
Wolfgang Tillmans la photographie iconoclaste
Butz&Fouque Fetish Bazaar
Yung Cheng Lin et les corps hors limites
Anna di Prospero autoportrait en ville
Robert Rauschenberg, vaporous fantasies
Sugimoto, le temps de la photographie
Photographe de la déshérence
Temps de pose et contingence
Sugimoto use de la photographie strictement pour ce qu’elle offre techniquement et substantiellement, à savoir le rapport au temps (de pose), la captation de la lumière, et la profondeur de champ.
L’intention qui préside à cet usage très restrictif de l’outil, qui est aussi le médium, est d’œuvrer comme un archéologue du futur (les séries: Theater et Seascape) ou un entomologiste (les séries « Diorama », la série « Portraits », les séries « Joe » et « Architecture »).
Photographie et art contemporain
Vasco Ascolini, Persistenze
Le nu photographique comme portrait
Laure Albin Guillot. Les charmes modernes de l'antique
Ren Hang, morphologie de l’amour !
La photographie et la boite de Pandore
Araki, une mythologie de l’intime
Francesca Woodman ou de l'ingénuité ?
Des fulgurances de la sincérité
Francesca Woodman, A eu une vie et une carrière fulgurantes. Elle s’est donnée la mort à 22 ans. Son œuvre est également fulgurante, riche et très imaginative. Ce qui caractérise le plus immédiatement le travail de Francesca Woodman c’est probablement sa sincérité mais aussi une forme d’immédiateté.

Les photographies de Francesca Woodman sont presque toujours des mises en scène, qui rappellent évidemment les grands photographes surréalistes.
Gregory Crewdson The Beckett pictures
Suspensions cinématographiques
Gregory Crewdson présente sa dernière série de photographies “Cathedral of the Pines”, à la galerie Gagosian, New York.
Crewdson met en scène une Amérique dont l’étrangeté doit bien plus à la tradition littéraire, picturale et cinématographique qu’à la réalité sociale. Il y a à la fois une mise en abîme par la représentation du réel via le fictif, mais aussi par la profusion de détails et l’aspect acéré de la prise de vue à la chambre grand format, ou encore l’intrusion presque systématique du fantastique.
Thomas Ruff. L’image photographique ne serait elle qu’un beau simulacre ?
Thomas Ruff ou de l’impossibilité d’enregistrer la « réalité réelle »
Thomas Ruff (né en 1958), a été l’élève de Bernd et Hilla Becher. Il a adopté de ses professeurs illustres la frontalité de la photographie et l’aspect « objectif ». Bernd et Hilla Becher sont des tenant de « la nouvelle objectivité » héritée du Bahaus, dont Laszlo Moholy Nagy est l’illustre représentant. Ce dernier pensait que l’appareil photographique serait susceptible de donner une vision objective et sans affect de la réalité.
Sylvie Bonnot de l’extension du domaine de la représentation
Gerhard Richter et la photographie
Gerhard Richter : Aussi vrai qu’une photo !
Gerhard Richter n’est pas hyperréaliste
Gerhard Richter en se soumettant à la reproduction d’une photographie quelconque prétend se libérer de la subjectivité du motif pour ne se consacrer alors qu’à peindre. Cette confrontation entre la reproduction mécanique et la reproduction picturale soulève de nombreuses ambigüités qui éclairent en creux la spécificité de la photographie. En cultivant la perte d’aura de l’oeuvre d’art c’est à dire « l’unique apparition d’un lointain si proche soit-il » (Walter Benjamin) Gerhard Richter ne souhaite pas conformément à l’esthétique de l’art moderne et contemporain (cf. Marshall Mc Luhan, Herbert Marcuse, Clement Greenberg, etc.) la disparition de l’œuvre d’art mais bien au contraire son existence autonome. Pour évacuer le sujet et son signifié il s’astreint à un exercice de reproductibilité, dans ce cas de figure, de photographies « sans qualité ». Mais, Richter n’est jamais dépourvu d’ironie, il introduit fréquemment le doute, les équivoques.