Gerhard Richter, monographie et atlas
L’Atlas de Gerhard Richter constitue une immense galaxie d’images prélevées dans la Presse, parmi des photographies anodines ou des clichés personnels que l’artiste allemand a construit au fil du temps. C’est à la fois une encyclopédie du non-art et le lieu du motif qui a servi de « modèle » aux « photo painting ».
Robert Longo ombre et lumière
Robert Longo un artiste ambiguë
Robert Longo (né à Brooklyn en 1953) est un artiste équivoque. On ne sait pas si il faut le considérer comme un énième avatar de l’hyperréalisme dans ce qu’il a notamment de plus superficiel, voire kitsch ou même purement commercial ou un authentique artiste au prise avec une autre lecture du réel.
On peut supposer que la réponse est complexe, qu’il n’y a pas de solution univoque.
Ron Mueck et Sam Jinks dialoguent avec l'histoire de l'art
Ron Mueck, Sam Jinks permanences historiques et différences
Ron Mueck
© Ron Mueck, « Youth », 2009 | Le Caravage, « L’incrédulité de Saint Thomas », 1601/1602.
Doit-on voir des similitudes ou le fruit du hasard dans les rappels historiques de ces quelques œuvres de Ron Mueck et Sam Jinks ?
Quand on sait que la sculpture pratiquée par Mueck exige un temps terriblement long d’exécution il est évidemment impossible d’imaginer que ces similitudes soient fortuites. D’autant plus que l’artiste australien a revendiqué ouvertement certaines filiations ou références, notamment concernant « L’Incrédulité de Saint Thomas » du Caravage et la version qu’il en donne avec « Youth » (voir notre article dédié à l’analyse de cette sculpture ici).
Gerhard Richter, Eisberg, un tableau magistral du peintre allemand
Eisberg ou du photo réalisme
© Gerhard Richter. Atlas.
Gerhard Richter est chez Sotheby’s. En effet, Sotheby’s London mettra en vente le 8 mars 2017 une des trois toiles du travail de l’artiste ayant pour motif le Groenland. Ces pièces sont inspirées de photographies prises lors d’un voyage effectué en 1972. On peut voir d’ailleurs ces prises de vue dans « Atlas » l’inventaire en ligne du travail de l’artiste, (Planche d’Atlas: 359). Gerhard Richter a repris ces clichés à la suite de son divorce avec Ema en 1980 dans sa manière photo-réaliste mais avec un pathos et un esprit assez différent des séries similaires comme celle consacrée par exemple à Ulrike Meinhof. Il confie lui même que ces paysages furent une forme de catharsis. «Ce projet était… une excuse pour m’échapper… Mon problème de mariage était à son comble. Aller dans la glace, c’était comme trouver un lieu où se sentir en sécurité, un lieu où il n’y avait pas de vie, seulement de la glace» – Gerhard Richter.
Lee Price, les selfies hyper réels de la junk food
Lee Price, la compulsion mise en scène
Lee Price : « I’m painting about compulsive activity. »
Lee Price est une artiste peintre américaine qui à travers des autoportraits hyperréalistes tente, dans une série entamée depuis plus de 7 ans, de représenter le rapport qu’on les femmes occidentales à la nourriture. Mais pas seulement, Lee Price dit vouloir aussi rendre compte de la compulsion en général, de ce besoin de se rassurer, de fuir en sachant que c’est une échappatoire promise à l’échec.
Gerhard Richter et la photographie
Gerhard Richter : Aussi vrai qu’une photo !
Gerhard Richter n’est pas hyperréaliste
Gerhard Richter en se soumettant à la reproduction d’une photographie quelconque prétend se libérer de la subjectivité du motif pour ne se consacrer alors qu’à peindre. Cette confrontation entre la reproduction mécanique et la reproduction picturale soulève de nombreuses ambigüités qui éclairent en creux la spécificité de la photographie. En cultivant la perte d’aura de l’oeuvre d’art c’est à dire « l’unique apparition d’un lointain si proche soit-il » (Walter Benjamin) Gerhard Richter ne souhaite pas conformément à l’esthétique de l’art moderne et contemporain (cf. Marshall Mc Luhan, Herbert Marcuse, Clement Greenberg, etc.) la disparition de l’œuvre d’art mais bien au contraire son existence autonome. Pour évacuer le sujet et son signifié il s’astreint à un exercice de reproductibilité, dans ce cas de figure, de photographies « sans qualité ». Mais, Richter n’est jamais dépourvu d’ironie, il introduit fréquemment le doute, les équivoques.