Nicolas Floc’h les nouveaux paysages aquatiques
Nicolas Floc’h, un regard esthétique engagé
La passion de Nicolas Floc’h, ce qui le concerne intimement, c’est le rapport à l’eau, la mer, l’océan, il pratique en effet la plongée en apnée et bouteille depuis l’enfance. De cet attachement subjectif est né un souci plus général qui est de savoir comment rendre compte de ce qui est caché à la plupart de ses congénères, qui n’est pas même perçu comme un paysage par le commun des mortels mais plutôt tel un élément propice aux loisirs, à la production, à une contemplation en surface, terrestre. Une sorte de miroir du ciel, souvent apaisant, parfois menaçant. Le continent maritime est inconnu de presque tous sinon à travers les camé-ras de documentaires qui ne voient non pas le paysage sous-marin, mais une faune étrangère, un milieu extérieur à découvrir de manière fragmentaire. Le continent des eaux est comme un milieu barbare, un objet relégué au rang de milieu où les « bêtes » maritimes peuvent s’ébattre sous notre œil d’observateur d’un vivant dont nous ne sentons plus l’intime parenté. Nicolas Floc’h à travers sa passion toute personnelle veut donc documenter de manière critique et active, par le truchement notamment de l’histoire de l’art, un milieu qui ne nous est pas exogène, auquel nous appartenons également, qui interagit activement avec nous.
Candida Höfer ou l’œil du Cyclope
Candida Höfer, de la distance aux détails
« C’est la vision du Cyclope, non celle de l’homme que donne la caméra » — Pierre Francastel, Peinture et Société.
Candida Höfer est une des chefs de file de la Photographie Objective allemande. Sa démarche se différencie des autres plasticiens photographes attachés à ce mouvement (Thomas Ruff, Thomas Struth, Andreas Gursky, Thomas Demand ou Axel Hütte) par une approche fidèle à la tradition photographique. Elle utilise, en effet, une chambre grand format argentique, en pose longue, sans adjonction d’éclairement autre que la lumière naturelle ou celle dont elle dispose sur le lieu. La technique utilisée ne suffit évidemment pas à rendre compte de l’originalité de son travail, ce point a néanmoins son importance en regard des artifices utilisés par les autres tenants de la Photographie Objective. La spécificité de l’appréhension du réel propre à Candida Höfer réside avant tout dans le paradoxe d’une saisie extrêmement méthodique et rigoureuse procurant à l’image rendue un aspect analytique et distanciée et, dans le même temps, une profusion étourdissante de détails, confinant souvent au baroque.
Philip-Lorca diCorcia, un photographe disruptif
Mathieu Douzenel, portraits de bunkers
Ursula Schulz-Dornburg photographe des périphéries
Jan Groover les formes et sensations du réel
Jan Groover un « nouveau réalisme » photographique
« Jan Groover voulait que toute la surface de la photo ait le même magnétisme et la même importance. » — Bruce Boice.
Jan Groover est une artiste plasticienne mais surtout une photographe singulière un peu oubliée de nos jours, elle a pourtant eu un impact puissant sur un grand nombre de photographes contemporains américains dont Gregory Crewdson* ou Philip Lorca DiCorcia qui ont été ses étudiants. L’oeuvre de Jan Groover est largement dominée par le formalisme et une forme d’abstraction photographiquequi n’excluent pas des aspects néo-classiques et narratifs proprement postmodernes.
Suzanne Jongmans, biographie
Raphaël Dallaporta les vacillements de la photographie
Dirk Braeckman le réel en échelle de gris
Polly Penrose autoportrait en accessoire
Baptiste Rabichon le geste et la photographie
Cindy Sherman The Picture Generation
Thomas Demand, de l'architecture des images
Thomas Struth ou la photographie de la banalité
Thomas Struth, Habitus et chaos
Thomas Struth, (né en 1954), est un photographe allemand ancien élève de Gerhard Richter puis de Bernd et Hilla Becher.
Thomas Struth et l’Ecole de Düsseldorf
Le travail de Thomas Struth est très marqué par sa formation initiale. De Gerhard Richter il retient, dans la droite ligne du minimalisme et de l’art conceptuel, la volonté de se déprendre de toute subjectivité, en tentant de maintenir une approche analytique du sujet compris comme un objet formel du médium utilisé. Le référent est d’une certaine manière détaché du réel et absorbé et « digéré » par le « milieu » du moyen de représentation.
Andreas Gursky le vertige du réel
Andres Serrano photographe et moraliste
Jeff Wall la photographie mise en scène
Wolfgang Tillmans la photographie iconoclaste
Francesca Woodman ou de l'ingénuité ?
Des fulgurances de la sincérité
Francesca Woodman, A eu une vie et une carrière fulgurantes. Elle s’est donnée la mort à 22 ans. Son œuvre est également fulgurante, riche et très imaginative. Ce qui caractérise le plus immédiatement le travail de Francesca Woodman c’est probablement sa sincérité mais aussi une forme d’immédiateté.

Les photographies de Francesca Woodman sont presque toujours des mises en scène, qui rappellent évidemment les grands photographes surréalistes.
Gregory Crewdson The Beckett pictures
Suspensions cinématographiques
Gregory Crewdson présente sa dernière série de photographies “Cathedral of the Pines”, à la galerie Gagosian, New York.
Crewdson met en scène une Amérique dont l’étrangeté doit bien plus à la tradition littéraire, picturale et cinématographique qu’à la réalité sociale. Il y a à la fois une mise en abîme par la représentation du réel via le fictif, mais aussi par la profusion de détails et l’aspect acéré de la prise de vue à la chambre grand format, ou encore l’intrusion presque systématique du fantastique.
Thomas Ruff. L’image photographique ne serait elle qu’un beau simulacre ?
Thomas Ruff ou de l’impossibilité d’enregistrer la « réalité réelle »
Thomas Ruff (né en 1958), a été l’élève de Bernd et Hilla Becher. Il a adopté de ses professeurs illustres la frontalité de la photographie et l’aspect « objectif ». Bernd et Hilla Becher sont des tenant de « la nouvelle objectivité » héritée du Bahaus, dont Laszlo Moholy Nagy est l’illustre représentant. Ce dernier pensait que l’appareil photographique serait susceptible de donner une vision objective et sans affect de la réalité.
Antony Gormley sculpture contemporaine et corps abstraits
Antony Gormley et Les « corps abstraits »
« Ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que nous avons un corps et une conscience. Ce terrain commun de l’incarnation est le point de départ du véhicule de mon art. Nous avons tous un corps, c’est la condition matérielle pour être un humain. »
Gormley.
Antony Gormley et le retour de la statuaire
Antony Gormley est un des acteurs majeurs du retour à la statuaire. En effet l’artiste s’oppose à toute représentation et toute narration tout en voulant parler et donc « figurer » l’Homme, ou plutôt le corps humain. Pourtant, les corps sculptés de Gormley figurent l’Homme sans sexe, rarement ou tout du moins pas représenté comme le signe d’un genre mais plutôt comme une des fonctions du corps. Ces corps abstraits sont aussi sans visage ni action.