Quistrebert ou les signes de la peinture
Ceci est de la peinture, une installation de peintures !
Quistrebert Florian & Michael nous font faire un tour de manège au Palais de Tokyo. Bienvenue dans les boucles perverses et “hallucinantes” des frères Quistrebert !

Mise en scène !
Dans cette brillante mise en scène, pour peu que l’on se distancie un peu du côté spectaculaire, presque événementiel, décor de vitrine clinquant et forain, ce qui finalement saute aux yeux, au sens strict, c’est que ce qui est exposé est à voir dans notre culture, ici la plus stéréotypée. Ce que les frères Quistrebert donnent à voir c’est la vanité des codes de reconnaissance culturel et malgré tout un attachement évident au médium de la Peinture. Le parcours va d’ailleurs dans ce sens. L’on pénètre dans l’exposition via un sas obscur, où s’offrent, comme le reflet des idées platoniciennes, trois toiles blanches couvertes d’empâtements surdimensionnés révélés à la lumière noire. On est entre la parabole philosophique apprise laborieusement au lycée, la fameuse caverne de Platon, et la boîte de nuit. D’emblée l’on se situe sur le plan du grotesque et de l’excès.

Ambivalence et paradoxes
Le ton est donné. Ce sera ambivalent, paradoxal et légèrement pervers. Plus que l’ironie du Pop Art qui a été explorée jusqu’à l’épuisement, ce que tenten Florian & Michael Quistrebert, c’est une déstabilisation. Il y a bien en eux encore de la « Punk Attitude ». Dada est de retour mais il avance masqué et avec une forme assez jubilatoire de perversion…

Auteur : Thierry Grizard