La photographie et la boite de Pandore
Photographie !
De la reproduction au doute
L’objet de cette exposition au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris est selon le communiqué de presse la photographie dans la perspective de la photographie plasticienne mais aussi en tant qu’outil technologique. On va donc du daguerréotype à l’extrapolation en 3D en passant par la microphotographie l’étude du mouvement par Muybridge et les expérimentations surréalistes.Un parcours intéressant au parti pris marqué et assumé mais qui fait du coup l’impasse sur bien des aspects de la photographie.
Rhizome.
En effet, la boite de Pandore qu’a ouverte la photographie n’est pas seulement celle de la fin de l’illusionnisme ou de l’authenticité ou encore de l’objectivité de l’outil.
On regrette donc un grand absent: l’image rhizomique, c’est à dire celle des réseaux sociaux qui tout en donnant une place inouïe à la photographie l’annule partiellement en l’absorbant dans l’image dématérialisée comme narration, autofiction, et signe adressé à une tribu, une communauté ou le « monde » « virtualisé ».
La boite de Pandore ultime !
L’image photographique partagée/manipulée/recrée de toute pièce/sans auteur avéré est devenue si prédominante qu’on aurait aimé voir cet ultime fruit de la boite de Pandore. Mais en considération de la perspective adoptée on ne peut en faire reproche à Jan Dibbets, le commissaire de cette exposition. Néanmoins, en parcourant cette proposition muséale on peut se demander si la photographie en tant que telle n’est pas morte. Ou doit on proclamer : « la photographie est morte vive la photographie »?
Auteur : Thierry Grizard