Markus Lüpertz, des ruines néo-fauves du classicisme et au-delà
Markus Lupertz les ruines expressionnistes du classicisme
Markus Lüpertz, (né en 1941 à Reichenberg/Liberec) Lüpertz est affilié aux néo-expressionismes allemands, même si une grande partie de son œuvre échappe à cette catégorisation trop réductrice.
Son œuvre se caractérise par un dialogue incessant entre la figuration et l’abstraction dans une manière très enlevée, très expressive, avec le souci de préserver la peinture en tant que telle. La rétrospective du MaM, Paris est ordonnée de manière chronologique.
On distingue donc plusieurs grandes périodes chez Lüpertz avec un « vocabulaire » (casques, épis de blés, etc.) constant qui joue comme une trame sérielle se développant dans des « genres » variés.
La période des « peinture dithyrambiques » pousse la figuration vers l’abstraction en réduisant celle-ci à des formes simples monumentalisées.
Puis il reviendra vers une figuration plus faussement littérale avec les « motifs allemands » qui interrogent ironiquement l’histoire allemande.
Finalement, il abordera avec distanciation formelle et discursive des thèmes mythologiques puis les grandes œuvres de l’histoire de l’art (Goya, Velásquez, Poussin, Matisse, etc.).
Ces motifs sont traités comme une iconographie décontextualisée prétexte à une déstructuration formelle répétant encore et toujours la tension entre figuration, « formalisme » et abstraction.
L’œuvre de Markus Lüpertz est à la fois Pop Art par le choix du motif, c’est à dire souvent un élément banal issu de la société de consommation de masse et traité comme une icône.
Auteur : Thierry Grizard