César, radical et sensuel
César entre modernité et classicisme
La première partie de l’exposition est donc consacrée à cette filiation. Alors que Giacometti fait preuve d’un certain désespoir très existentialiste, symptomatique de son époque, dans sa tentative obsessionnelle de saisir la silhouette, la figure et l’échelle des choses, César montre à l’opposé beaucoup d’humour, de vitalité et de sensualité. Il emprunte à Giacometti, dans cet état d’esprit dionysiaque partagé à l’époque par un autre grand sculpteur : Takis, la recherche des vides atmosphériques qui font respirer les volumes, et mettent la matière en mouvement. Comme chez Giacometti les pièces de jeunesse de César sont toujours dans des équilibres dynamiques dotés d’appuis assurés. Mais alors que le sculpteur Suisse modelait le volume, César par manque de moyen, selon l’hagiographie officielle, et probablement plus profondément par empathie avec l’esprit du temps, (le Pop Art apparu en Angleterre et aux Etats Unis au milieu des années 1950), procède à ses débuts par collages, agrégations, assemblages.
Auteur : Thierry Grizard